La Veuve Basquiat de Jennifer Clement
Suzanne est une insoumise..une révoltée… Un jour elle va quitter la maison, pour la grande ville , New York. Elle est belle, différente des autres filles de son âge et elle le sait… De fil en aiguille, elle va trouver rapidement des petits boulots, des jobs de nuit qui l’amèneront à sa rencontre avec Jean Michel
Dans le bar où elle travaille, Jean Michel va l’observer sans lui adresser la parole pendant deux mois … il lui lira ses poèmes, il lui embrassera les pieds, il finiront par emménager ensemble mais de façon provisoire, cependant, ils ne parviendrons plus jamais à se quitter…
Ils sniffent de la coke ensemble, font l’amour, vivent au jour le jour des maigres revenus de Suzanne car Jean-Michel n’est pas encore connu ..
Il peint toute la journée, lui raconte ses visites au musée dont il connaît chaque toile, musées dans lesquels aucun artiste noir n’est exposé, il lui jure qu’un jour ses oeuvres rempliront les murs des musées… il lui parle de ses écrits, de ses peintres préférés, il lui fait aimer l’art…il lui apprend la musique, le jazz de Miles Davies, de Charlie Parker…
Elle est sa muse la plus fidèle…
‘’La veuve Basquiat » était le surnom morbide que m’avait donné René Ricard…’’
ça c’est pour le côté pile… Le côté face de Jean Michel est bien plus sombre…
Il disparaît des jours entiers sans donner de nouvelles, ne cesse de se droguer, ses intérêts sexuels sont des plus variés, femmes, hommes, transsexuels, tout y passe, pourvu qu’il parvienne à calmer ce feu qui se consume petit à petit en lui…
Jean Michel est attiré par ceux qui comme lui endurent en silence une douleur intérieure …
La vie n’est pas calme à ses côtés.
Avec son pygmalion, Suzanne va tout vivre… Difficile de partager le quotidien de Jean Michel, surtout quand celui-ci commence à gagner beaucoup d’argent et à se perdre dans ses délires égocentriques…
La « Veuve Basquiat » raconte une descente aux enfers de deux êtres perdus dans la jungle…ils passent la journée à sniffer de la cocaïne, puis à se shooter à l’héroïne pour parvenir à dormir… Basquiat est persuadé qu’il va mourrir du SIDA mais c’est une overdose d’héroïne qui l’emportera en aout 88 à 27 ans..
Journaliste et écrivaine Jennifer Clement a recueilli la parole de celle qui partagea la fin de sa vie et le début de la reconnaissance de son génie artistique…elle mélange avec brio ses écrits avec les souvenirs plus personnels de Suzanne Mallouk.
Nous sommes plongés dans lle New York des années 80, le New York des travestis,le New York du studio 54 et ses nuits folles qui n’en finissent pas, le New York de Nan Goldin, de Keith Haring, de Madonna , de toutes ces stars , le New York où tout était encore possible….
Sublime ….